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Porcelaine décorée par Suzanne Lalique-
Haviland, verrerie par René Lalique et
couverts de Jean Puiforcat, créés pour les
appartements de grand luxe du paquebot
Normandie
©Collection French Lines - Créapolis

LALIQUE ET L’ART DU VOYAGE

29/4/2016-2/11/2016
Paquebots, trains, automobiles : trois modes de transport qui connaissent un développement considérable à la fin du XIXe et au début du XXe siècle ; trois moyens de locomotion qui stimuleront la créativité de René Lalique.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les progrès techniques facilitent les déplacements que ce soit par voie terrestre ou maritime. Une ère nouvelle s’ouvre : celle de la communication qui va transformer les relations ; l’Europe et le monde changent d’échelle. Les contrées lointaines sont désormais accessibles dans des délais inimaginables quelques décennies plus tôt. Un nouveau défi est à relever à l’aube du XXe siècle : vaincre l’inconfort. Un challenge dans lequel se lancent tant la Compagnie générale transatlantique que la Compagnie internationale des wagons-lits. 

Posted 9 May 2016

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Très vite, ce qui n’était qu’un moyen de transport, devient un art de vivre, en particulier pour les premières classes. René Lalique, dont le talent de verrier était déjà reconnu au niveau international, va ainsi contribuer à la décoration des paquebots Paris, Île-de- France et Normandie, avec notamment la création de luminaires. Pour les trains, en particulier le Côte d’Azur Pullman Express, il imagine différents agencements, avec des panneaux décoratifs en verre. Les automobiles séduiront également René Lalique qui créera près d’une trentaine de bouchons de radiateur entre 1925 et 1931.

L’atmosphère raffinée de ces palaces flottants ou sur rail, de même que la subtile touche artistique apportée par les mascottes en verre, sont autant de thématiques déclinées dans l’exposition Lalique et l’art du voyage. 

LES VOYAGES DE LALIQUE
Angleterre, Allemagne, Russie, Etats-Unis, Cuba, Japon… Les créations de René Lalique séduisent à travers le monde entier et ce déjà de son vivant. Pourtant, l’artiste ne peut sans doute pas être considéré comme un grand voyageur, se déplaçant principalement pour ses affaires.

Londres, où il séjourna pendant deux ans entre 1878 et 1880 pour perfectionner son art du dessin, est certainement la ville où il se rendra le plus fréquemment, en témoignent les nombreux courriers qu’il adressera à celle qui fut sa muse avant de devenir son épouse, Alice Ledru. En 1903, invités à participer à une exposition, il fait un rocambolesque voyage à Saint-Pétersbourg. L’année suivante, participant à l’Exposition internationale de Saint-Louis aux Etats-Unis, il traverse l’Atlantique à bord de La Savoie et découvre New York avant de se rendre dans le Missouri. Quelques mois plus tard, il fait un voyage en Italie avec Alice et visite Florence et Venise. Outre la mention d’un déplacement en Allemagne au moment de la construction de la manufacture de Wingen-sur-Moder, les archives ne dévoilent pas d’autres voyages à l’étranger.

Né au temps de la voiture à cheval, déconseillant à son épouse de faire de la bicyclette qu’il considère comme une folie de [son] époque, René Lalique créera pourtant pour les automobiles, les trains et les paquebots qui connaissent des évolutions technologiques spectaculaires au début du XXe siècle. Sa petite-fille, Nicole Maritch-Haviland, se souvient que son dernier voyage à Londres s’est fait par avion. Il trouvait délicieux de voler… et affirmait que, plus jeune, il se serait fait aviateur.

L.o Fontan
Affiche pour la Compagnie
Générale Transatlantique
©Collection French Lines

Anonyme
Le paquebot La Savoie  en mer
©Collection French Lines

À BORD DES PAQUEBOTS DE LA TRANSAT
Parmi les navires légendaires, les grands paquebots du XXe siècle occupent une place toute particulière. Symboles de la révolution industrielle, ils évoquent aussi un monde disparu où le voyage se comptait en jours plus qu’en heures et où le temps passé en mer permettait la pleine conscience de l’espace parcouru.

L’histoire des paquebots est étroitement liée au transport du courrier, l’État confiant ce service à des compagnies privées. En plein essor du capitalisme, les frères Pereire, promoteurs des premières lignes de chemin de fer, créent en 1855 la Compagnie générale maritime, future Compagnie générale transatlantique (1861).
Dès 1864, le paquebot Washington, équipé de roues à aubes, inaugure la ligne régulière Le Havre - New York. L’émigration assure alors le développement des lignes transatlantiques : entre la fin du XIXe siècle et les années 1920, près de 72 millions d’européens quittent le Vieux Continent pour peupler le Nouveau Monde.

Avec le XXe siècle s’ouvre l’ère des grands paquebots. Face à la concurrence étrangère, la Compagnie générale transatlantique privilégie le service et l’hôtellerie pour attirer une clientèle aisée, mettant ainsi l’accent sur le savoir-faire français.

Le luxe des aménagements, la qualité de la table, les souvenirs des nuits de fêtes illuminent encore la mémoire des palaces flottants. Pour décorer ses navires amiraux, tels Paris (1921), Île-de-France (1927) et Normandie (1935), la Transat fait appel à la fine fleur des artisans, des manufactures et des artistes français. René Lalique et sa fille Suzanne seront de ceux-là, inscrivant ainsi leur nom dans la prestigieuse lignée des décorateurs des ambassadeurs des mers. 

Anonyme
Grand salon, ou salon de conversation, de
la 1re  classe du paquebot Paris
 ©Collection French Lines

Byron Company
Salle à manger de la 1re  classe
du paquebot Île-de-France
 ©Collection French Lines

Byron Company
Dîner dans la salle à manger
de la 1re  classe du paquebot
Île-de-France
 ©Collection French Lines

Byron Company

Pendule du grand salon de la

1re classe du paquebot Paris,

créée par R. Lalique

© Collection French Lines

À BORD DES PAQUEBOTS DE LA TRANSAT
Parmi les navires légendaires, les grands paquebots du XXe siècle occupent une place toute particulière. Symboles de la révolution industrielle, ils évoquent aussi un monde disparu où le voyage se comptait en jours plus qu’en heures et où le temps passé en mer permettait la pleine conscience de l’espace parcouru.

L’histoire des paquebots est étroitement liée au transport du courrier, l’État confiant ce service à des compagnies privées. En plein essor du capitalisme, les frères Pereire, promoteurs des premières lignes de chemin de fer, créent en 1855 la Compagnie générale maritime, future Compagnie générale transatlantique (1861).
Dès 1864, le paquebot Washington, équipé de roues à aubes, inaugure la ligne régulière Le Havre - New York. L’émigration assure alors le développement des lignes transatlantiques : entre la fin du XIXe siècle et les années 1920, près de 72 millions d’européens quittent le Vieux Continent pour peupler le Nouveau Monde.

Avec le XXe siècle s’ouvre l’ère des grands paquebots. Face à la concurrence étrangère, la Compagnie générale transatlantique privilégie le service et l’hôtellerie pour attirer une clientèle aisée, mettant ainsi l’accent sur le savoir-faire français.

Le luxe des aménagements, la qualité de la table, les souvenirs des nuits de fêtes illuminent encore la mémoire des palaces flottants. Pour décorer ses navires amiraux, tels Paris (1921), Île-de-France (1927) et Normandie (1935), la Transat fait appel à la fine fleur des artisans, des manufactures et des artistes français. René Lalique et sa fille Suzanne seront de ceux-là, inscrivant ainsi leur nom dans la prestigieuse lignée des décorateurs des ambassadeurs des mers. 

ÎLE-DE-FRANCE (1927-1959), LE TRIOMPHE DE LA MODERNITÉ
Vivre, ce n’est pas copier, c’est créer !, déclare John Dal Piaz, président de la Transat dans les années 1920. En 1927, les hésitations du paquebot Paris ne sont plus qu’un souvenir : Île-de-France, nouveau navire amiral de la flotte transatlantique, assume pleinement dans ses aménagements la volonté de rupture avec le passé. La décoration du navire, largement inspirée par l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, est résolument contemporaine. L’harmonie Art Déco des aménagements rencontre le plus vif succès.

L’immense salle à manger de la première classe, prévue pour dresser jusqu’à 700 couverts, est l’oeuvre de l’architecte Pierre Patout. Le décor polychrome de la grande nef décline marbres bruns et marbres blancs. Au centre de la salle, une élégante fontaine faite de cylindres argentés et dorés, création d’Henri Navarre, vient rompre l’enchaînement des tables. Les parties hautes reçoivent une série de 112 luminaires carrés, oeuvre de René Lalique, dont la disposition accentue l’effet de profondeur. Le maître verrier fournit également les élégants plafonniers éclairant les ailes latérales de la salle à manger. 

NORMANDIE (1935-1942), OEUVRE D’ART TOTALE
L’hôtellerie de bord et les arts de la table atteignent un sommet de raffinement lors de la mise en service du paquebot Normandie en 1935. Paquebot de tous les superlatifs, tant sur le plan technique que sur celui du confort et du luxe des aménagements, Normandie est l’ambassadeur par excellence du savoir-faire français.
Cela ne se dément pas dans la décoration de la salle à manger principale, prévue pour accueillir 700 passagers. Monumentalité, harmonie et élégance sont les maîtres-mots qui président à la réalisation de cet espace d’exception. Les architectes Pierre Patout et Henri Pacon aménagent une salle à manger de 86 mètres de long et 9,50 mètres de haut, plus vaste que la galerie des Glaces à Versailles.

Depuis l’escalier, la perspective qui s’étend jusque dans la salle des banquets est étourdissante. Le passager, à la fois spectateur et acteur de ce fastueux théâtre gastronomique découvre une succession d’oeuvres éblouissantes, parmi lesquelles de splendides bas-reliefs évoquant la Normandie ou une imposante statue allégorique de la Paix. Les appliques lumineuses, lustres et pots à feu monumentaux créés par René Lalique occupent une place prépondérante. 

Pot à feu créé par René
Lalique décorant la salle à
manger de la 1re  classe du
paquebot Normandie
©Collection French Lines

Anonyme
Salle à manger de la 1re  classe du
paquebot Normandie
©Collection French Lines

Morceau de bravoure du maître verrier, les luminaires de la salle à manger évoquent discrètement l’univers marin par les motifs et ondulations imprimés dans la matière. Lalique réalise des oeuvres spectaculaires, les grandes appliques murales dépassant les 4 mètres de haut et les pots à feu atteignant plus de 3 mètres. Ces derniers, au nombre de 12 à la mise en service du navire, seront rapidement réduits à 6, pour faciliter les circulations et accroître le nombre de tables.
Démontées lors de la transformation du paquebot en navire de transport de troupes pendant la Seconde Guerre mondiale, ces oeuvres seront rapidement dispersées et perdues. Seuls quelques fragments de ces somptueux luminaires subsistent aujourd’hui, parmi lesquels figurent les prêts exceptionnels présentés dans l’exposition.

Pour les passagers les plus fortunés et les grandes personnalités, quatre appartements de grand luxe, portant chacun le nom d’une ville normande, sont aménagés sur Normandie. Pour les salles à manger privées de ces appartements, la Transat fait appel à des artistes de renom : l’orfèvre Jean Puiforcat crée des couverts aux lignes épurées, mêlant sobriété et discrétion dans la représentation du monogramme. Rassemblés une ultime fois autour d’une commande de la Compagnie générale transatlantique, René Lalique et sa fille créent une délicate vaisselle : le premier se charge de la conception d’une élégante verrerie décorée d’un pastillage de fines gouttelettes évoquant l’univers aquatique. Suzanne, pour sa part, réalise en collaboration avec la manufacture Théodore Haviland de Limoges le décor de la vaisselle en porcelaine, fait de demi-pastilles argentées disposées en filets, complété par l’harmonieux monogramme de la compagnie. 

DES MASCOTTES POUR LES AUTOMOBILES DES ANNÉES FOLLES
Le premier véhicule automobile fonctionnel a été mis au point en 1769 par Joseph Cugnot, mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle et les progrès liés à la révolution industrielle pour que les automobiles personnelles commencent à se répandre. La conquête de la vitesse sera au coeur de cette extraordinaire aventure.

Très tôt, les propriétaires s’ingénient à personnaliser leur véhicule, à le rendre unique. La première utilisation d’un bouchon de radiateur est attribuée à un anglais, Lord Montagu of Beaulieu. En 1896, il place sur le tableau de bord de sa Daimler 4 cylindres, une statuette de saint Christophe, le patron des voyageurs. Nommés non sans un brin de superstition, mascottes, ces ornements se développent rapidement.

Equipement standard ou accessoire de luxe offert par les constructeurs, ces figures de proue sont généralement en bronze ou en métal chromé. Leur forme exprime souvent la vitesse ou l’endurance ; personnages mythologiques ou animaux sauvages sont également représentés. Parmi les plus connues, on retiendra le Spirit of Ecstasy de Rolls-Royce, le casque ailé du Hermès de Chrysler ou encore l’Eléphant dansant de Bugatti.

Toujours sensible aux goûts de son temps, Lalique innove et crée une trentaine de modèles de bouchons de radiateur en verre entre 1925 et 1931. D’inspiration essentiellement naturaliste, même si le maître du verre Art Déco géométrise parfois les formes, ils atteignent, selon le catalogue des Galeries Breves, son revendeur à Londres, une rare combinaison de beauté et de distinction. 

René Lalique
Bouchon de radiateur Cinq Chevaux
1925
©A. Small
Collection John Nemeth

Ren. Lalique
Bouchon de radiateur Comète,
 1925
©Studio Y. Langlois
Collection John Nemeth

René Lalique
Bouchon de radiateur Grande Libellule,
1928
©Studio Y. Langlois
Collection Mus.e Lalique

LA VOGUE DES MASCOTTES OUTRE-MANCHE
Très tôt, René Lalique a su mettre en scène ses créations. Il a également saisi l’importance de la communication, s’appuyant sur la photographie et développant des catalogues commerciaux. En 1928, les Galeries Breves, son nouvel agent commercial à Londres, ouvrent leurs portes. Très vite, le public est au rendez-vous. Et parmi les clients, certains sont prestigieux. Ainsi, le prince de Galles acquiert une mascotte Libellule tandis que son frère, le prince Georges, choisit la Comète. La presse anglaise se faisant écho de ces choix princiers, la mode des mascottes est lancée ! Honoré, Lalique créera tout spécialement pour le futur roi Edouard VIII un bouchon en haut relief représentant un lévrier bondissant.

Breves communique par ailleurs en prenant des encarts publicitaires dans la presse et en éditant des brochures. Celles-ci mettent en avant le génie créatif de Lalique et la qualité des produits, mais donnent également des conseils pour l’installation des mascottes sur le bouchon du radiateur ou directement sur la calandre de la voiture et proposent même les services d’un électricien pour les questions liées à l’éclairage. 

DES BOUCHONS DE RADIATEUR LUMINEUX ET COLORÉS
Les bouchons de radiateur dessinés par Lalique (…) sont moulés à partir d’un verre qui ne peut se ternir et pratiquement incassable. La nuit, leur charme est rehaussé par un éclairage indirect qui les illumine de douces couleurs. Telle est la présentation élogieuse que fait Breves des mascottes de René Lalique.
Créateur d’avant-garde, l’artiste développe en effet également des techniques de production innovantes. Et, afin d’éviter les copies et les contrefaçons, il dépose une vingtaine de brevets, les uns consacrés aux procédés de fabrication eux-mêmes, les autres liés au montage ou à l’installation de ses créations.
Ainsi, le 22 janvier 1929, il demande un brevet pour l’éclairage des bouchons de radiateur de voitures automobiles. Grâce à un système fixé sur la dynamo du véhicule, la mascotte peut être illuminée ; des filtres circulaires de différentes teintes, placés dans l’embase métallique, apportent quant à eux la couleur.
Les mascottes de Lalique n’ont pas été créées pour des automobiles spécifiques, à l’exception de ce bouchon de radiateur Cinq chevaux qui serait un hommage au premier Torpédo lancé par Citroën en 1922.

Au tournant des années trente, la disparition progressive des bouchons, désormais enfouis sous les capots, cause le déclin des mascottes. Chez Lalique, elles perdureront sous forme de presse-papiers ou de serre-livres, une dalle de verre opalin noir étant fixée sous la base et ceux-ci étant vendus par paire.12

Figure de proue par excellence, la mascotte Victoire semble fendre l’air, symbolisant toute la fascination de l’époque pour la vitesse. Cette étrange tête, un rien androgyne malgré ses lignes très Art Déco, aurait été inspirée par les bouchons des constructeurs américains, parmi lesquels Pontiac, qui représentaient souvent des chefs indiens. 

Citroën 5Hp
©H. Monester et M. Cl.ment
Collection Mus.e national de
l’automobile - Mulhouse

Mod.le r.duit d’une voiture Pullman type
Côte d’Azur
©Collection Galerie L’image - Alassio,
Italie

DES TRAINS MYTHIQUES
La naissance et le développement rapide du chemin de fer au XIXe siècle va bouleverser les relations, facilitant les déplacements. Les voies ferrées se multiplient, les progrès techniques permettent d’aller de plus en plus vite. Le confort des voyageurs devient également une préoccupation importante. La Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL), créée en 1876 par le belge Georges Nagelmackers, lance le train Express d’Orient, futur Orient Express. Premier train de luxe européen, il relie Paris à Constantinople en trois jours. Equipé de wagons-lits, de salons et d’un restaurant gastronomique, il institue un nouvel art du voyage. L’atmosphère si raffinée de ses voitures inspirera nombre d’écrivains, de poètes et de cinéastes.

Après la Première Guerre mondiale, la CIWL décide de moderniser le matériel roulant. Le Calais-Méditerranée-Express est l’un des premiers à reprendre du service. Les voitures nouvellement mises en circulation en 1922 arborent fièrement une livrée bleu nuit rehaussée d’un filet d’or. Le public admiratif le surnomme le Train bleu. La Flèche d’or*, l’Etoile du Nord**, l’Oiseau bleu*** suivront. Autant de trains dont les noms suscitent le rêve et l’envie d’évasion. Les voitures mises en service sur ces lignes font partie des plus somptueuses. Elles rivalisent d’élégance et de distinction, témoignant du talent des artistes décorateurs des Années folles. René Lalique, s’illustrera quant à lui en décorant la voiture présidentielle de Millerand et le Côte d’Azur Pullman Express.

* La Flèche d’or relie Paris à Calais – 1926
** L’Etoile du Nord assure la liaison Paris-Bruxelles-Amsterdam – 1927
*** L’Oiseau bleu circule sur la ligne Paris-Bruxelles-Anvers – 1929 

 
Voiture pr.sidentielle - portes en verre
créées par René Lalique, 1923
© J.-L. Stadler
Collection Cit. du Train - Mulhouse

LA VOITURE PRÉSIDENTIELLE DE MILLERAND
Lorsqu’ils voyageaient en train, les présidents de la République française bénéficiaient, dans un premier temps, de salons mis gracieusement à leur disposition par les grandes compagnies de chemin de fer. Si un train est aménagé en 1896 lors d’une visite officielle du Tsar pour témoigner de l’élégance française, il faut attendre 1913 pour qu’une voiture présidentielle soit tout spécialement construite. Nommée PR1 pour Présidence de la République 1, elle n’est achevée qu’après la Première Guerre mondiale.

Alexandre Millerand, élu président de la République en 1920 et dont on sait qu’il a facilité l’installation de René Lalique en Alsace, sollicite le maître décorateur Nelson pour son agencement. Dans le grand salon et le cabinet de travail, l’ébénisterie en érable gris moiré, rehaussée de marqueterie de nacre, ivoire, ébène-macassar, est associée à des créations de son ami verrier. Portes en verre moulé-pressé représentant pour les unes des branches d’olivier, pour les autres de chêne, sont complétées par des appliques et plafonniers aux mêmes motifs. 

LE CÔTE D’AZUR PULLMAN EXPRESS
L’attrait de la Riviera française se développant, le Côte d’Azur Pullman Express est inauguré le 9 décembre 1929. Les trente-quatre voitures construites spécialement pour ce train sont magnifiquement décorées. Un article publié dans L’Excelsior souligne : Il n’est point téméraire d’affirmer que - égal au grand train de nuit - ce grand train de jour est le plus beau du monde. Deux artistes de renom ont été sollicités pour sa décoration : René Prou et René Lalique.
Le talent du maître verrier, est souligné : De grands panneaux de verre moulé avec motifs formant relief dans la masse vitreuse constituent les cloisons intérieures d’une grande séduction. Parmi ces créations des panneaux Merles et raisins ainsi que Figurines et raisins. Des marqueteries alliant bois et verre et représentant des bouquets de fleurs sont également attribuées à René Lalique. En réalité, leur créateur effectif est sa fille Suzanne. Pour ce train, elle a d’ailleurs également créé le tissu des fauteuils ainsi que la moquette. Le luxe se niche aussi dans les détails.
Préemptée par le musée Lalique à l’occasion d’une vente publique en 2011, cette maquette à l’échelle 1/1 du Côte d’Azur Pullman Express rassemble des créations de René Lalique et de sa fille Suzanne. Les décorations murales sont constituées de panneaux en platane incrustés de bouquets de fleurs en poudre d’argent et verre moulé-pressé. On dénombre au moins cinq types de bouquets différents, qui témoignent de l’étroite collaboration du grand maître du verre Art Déco et de sa fille.
Le talent de Suzanne est protéiforme : c’est en effet également elle qui a créé le tissu recouvrant les fauteuils à oreilles de René Prou ainsi que la moquette beige à motifs bruns reprenant un motif de rails disposés en quinconce. C’est aussi à elle que l’on doit la vaisselle éditée par la manufacture Théodore Haviland de Limoges. La recherche qu’elle a effectuée sur le monogramme de la Compagnie internationale des wagons-lits est annonciatrice de celle qu’elle effectuera quelques années plus tard pour la Compagnie générale transatlantique.16
Les panneaux décoratifs créés par Lalique pour le Côte d’Azur Pullman Express ont par la suite été réemployés dans d’autres trains de luxe et sont ancrés dans les mémoires grâce au cinéma. C’est en effet dans le somptueux décor imaginé par le maître verrier que Sidney Lumet tournera en 1974 Le Crime de l’Orient Express. Cette fabuleuse adaptation du célèbre roman d’Agatha Christie met magistralement en scène des acteurs tels que Lauren Bacall, Ingrid Bergmann, Jean-Pierre Cassel ou encore Sean Connery. Une belle manière d’entrer dans la légende 

 
Détail Maquette à l’échelle 1/1 du
Côte d’Azur Pullman Express,
1929
©Studio. Y. Langlois
Collection Mus.e Lalique

René Lalique
Statuette Côte d’Azur, 1928
©Studio Y. Langlois
Collection S. Bandmann et R. Ooi
Musée Lalique

LE LIEU : LE MUSÉE LALIQUE
Présentation
Créé dans le village alsacien où René Lalique a implanté sa verrerie en 1921, le musée permet de découvrir la création Lalique dans toute sa diversité, dans un écrin architectural aménagé par Wilmotte.
Bijoux, dessins, flacons de parfums, objets issus des arts de la table, lustres, bouchons de radiateur, statuettes ou encore vases... Le musée Lalique présente plus de 650 oeuvres créées par René Lalique et ses successeurs. De la joaillerie au cristal actuel en passant par le verre, c’est un univers de lumière et de transparence qui est présenté.

Par des photographies grand format et des vidéos, le visiteur est transporté dans d’autres ambiances : foisonnante pour l’Exposition universelle de 1900, apaisante pour les chapelles décorées par René Lalique ou encore magique avec le ballet des verriers de la manufacture.
Partenaires du musée

Le projet du musée Lalique a été porté par la Région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le Conseil départemental du Bas-Rhin, la Communauté de Communes du Pays de La Petite Pierre et la Commune de Wingen-sur-Moder ; ces collectivités sont réunies dans un Syndicat mixte depuis le 1er janvier 2008. C’est à lui qu’incombe la gestion du musée. Pour sa construction, le musée a également bénéficié d’une contribution forte de l’État et de l’Union européenne.

Bénéficiant du label Pôle d’Excellence Rurale et de l’inscription au Contrat de Projet 2007- 2013 (volet territorial et convention Massif des Vosges - fonds national d’aménagement et de développement du territoire), le musée s’est également vu attribuer en 2007 l’appellation Musée de France. Outre l’inscription dans un réseau de qualité nationale, cette reconnaissance permet au musée Lalique d’obtenir des prêts à l’occasion d’expositions temporaires ou des dépôts de la part d’autres Musées de France. 

Lalique
et l’art du voyage

Lalique
et l’art du voyage

Lalique
et l’art du voyage

LES PRÊTEURS ET PARTENAIRES DE L’EXPOSITION
L’exposition Lalique et l’art du voyage a fait l’objet d’un partenariat avec French Lines. Le commissariat est assuré par :
Véronique Brumm, directeur du musée Lalique
Dorian Dallongeville, responsable des collections et des expositions (French Lines)
Cette exposition n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien de nombreux prêteurs, musées et institutions publiques, entreprises et collectionneurs privés.
Institutions
• French Lines, Le Havre
• Escal’Atlantic, Saint-Nazaire
• Association du Musée Maritime et Portuaire, Le Havre
• Musée des Arts décoratifs, Paris
• La Cité du train, Mulhouse
• La Cité de l’automobile, Mulhouse
• Le Musée d’Orsay, Paris
• Musée National de la porcelaine Adrien Dubouché, Limoges
• Hessischen Landesmuseum, Darmstadt, Allemagne
Collectionneurs privés
• Shai Bandmann et Ronald Ooi
• Alessandro Bellenda
• Lennart Booij
• Benjamin Gastaud
• Thierry Lachaniette
• John Nemeth
Société
• Société Lalique
French Lines
Depuis sa création en 1995, French Lines a pour mission la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine des compagnies maritimes françaises. Dans son centre de conservation situé au Havre, French Lines abrite sur près de 3 000 m. une exceptionnelle collection racontant plus de 150 ans d’histoire de la Marine marchande, issue notamment des fonds historiques de la Compagnie Générale Maritime, de la Compagnie des Messageries Maritimes, de la Compagnie Générale Transatlantique et de la Société Nationale maritime Corse Méditerranée.

Ce patrimoine, unique en Europe, est constitué de plus de 6 km d’archives, de 80 000 photographies, de 300 films et d’une collection de près de 32 000 objets et oeuvres d’art (sculptures, peintures, arts graphiques, affiches, mobilier et décors, tapisseries, maquettes, objets techniques, arts de la table…) liés à de mythiques navires aux noms évocateurs tels que France, Normandie, Amazone, Pasteur, Liberté ou encore Champollion...

Héritière directe des grandes compagnies maritimes, French Lines a pu conserver dans un même fonds l’ensemble des archives, de l’iconographie et des collections de ces compagnies, ce qui lui permet de proposer une vision complète et approfondie de tous les thèmes liés à cette histoire : histoire sociale, des transports, de la construction navale, du développement du tourisme, des aménagements des navires et des arts décoratifs, des métiers de la Marine marchande…

French Lines fait aujourd’hui vivre et connaître ce patrimoine dans toute la France et à l’étranger grâce à ses nombreuses expositions mais aussi par le biais de prêts de ses collections, de publications, de projections et de conférences, ainsi que par l’intermédiaire de son site Internet : www.frenchlines.com. 

 Schefer

Affiche pour le Côte d’Azur

Pullman Express

 Wagons-Lits Diffusion.

Collection Galerie L’image -

Alassio, Italie

Musée ou exposition temporaire :
Plein tarif : 6€
Tarif réduit : 3€
Pass famille : 14€ (1 à 2 adultes et de 1 à 5 enfants de moins de 18 ans)
Gratuit moins de 6 ans
Billet couplé musée + exposition temporaire :
Plein tarif : 9€
Tarif réduit : 4,5€
Pass famille : 21€ (1 à 2 adultes 

LE MUSÉE LALIQUE ET SA RÉGION
Le Pays de La Petite Pierre
Le musée Lalique est situé au coeur du Pays de La Petite Pierre, dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Destination d’exception pour les randonneurs et les VTTistes, c’est aussi un écrin pour découvrir un patrimoine très varié à quelques kilomètres du musée Lalique, en profitant d’un passeport touristique remis à l’entrée du musée :
- Maisons des Rochers de Graufthal
- Vieille ville de La Petite Pierre
- Musée du Sceau et musée du Springerle à La Petite Pierre
- Maison du Parc à La Petite Pierre
- Château de Lichtenberg
- Synagogue de Struth
- Maison suisse et moulin à huile de Wimmenau
Office de tourisme intercommunal du Pays de La Petite Pierre
2a rue du Château 67290 La Petite Pierre
Tél. +33 (0)3 88 70 42 30
info@ot-paysdelapetitepierre.com
www.ot-paysdelapetitepierre.com

LES ETOILES TERRESTRES
Le musée Lalique fait partie des Etoiles terrestres, avec le site verrier de Meisenthal et La Grande Place, Musée du Cristal Saint-Louis. Ces trois partenaires racontent, chacun selon leur histoire, l’aventure verrière des Vosges du Nord, qui a commencé à la fin du Moyen Âge. Une entrée dans l’un des sites Etoiles Terrestres permet d’obtenir une réduction pour la visite des deux autres.
www.etoiles-terrestres.fr22 

See the Agenda>

MUSEE LALIQUE
Rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder, France 
+33 (0)3 88 89 08 14
info@musee-lalique.com
www.musee-lalique.com 

Musée Lalique

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