Appel à contribution
Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale 8e colloque international de l’Association Française pour l’Archéologie du Verre 5-7 décembre 2016, Besançon
Du 5 au 7 décembre 2016, se tiendra à Besançon le 8e colloque international de l’Association Française pour l’Archéologie du Verre (AFAV). Archéologues, historiens, archéomètres, conservateurs-restaurateurs, professionnels du verre et passionnés se réuniront autour d’un thème commun : le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale. Mise sur le devant de la scène dès les premières années de l’association avec la parution du catalogue d’exposition À travers le verre, du Moyen Âge à la Renaissance en 1989, suivie par celle des actes du colloque sur Le verre de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge en 1995, la période médiévale n’a pas suscité depuis lors de nouvel état de l’art. Le même constat s’impose à l’échelle européenne puisque le seul ouvrage faisant date est le catalogue d’exposition Phönix aus Sand und Asche. Glas des Mittelalters, paru en 1988.
La multiplication des opérations préventives et programmées sur des sites médiévaux, ainsi que le développement des méthodes de conservation, ont pourtant contribué à l’enrichissement et au renouvellement des sources archéologiques. Malgré cela, les efforts de synthèse demeurent trop rares, entravant les études particulières, faute de référentiels. Ces rencontres offrent donc une occasion de s’interroger sur la place du verre au sein des populations du Moyen Âge. Au VIIIe siècle émergent dans chaque partie d’Europe occidentale de nouveaux systèmes politiques, économiques et culturels. Quelle influence a eu par exemple le monde islamique sur les modes de consommation du verre dans la péninsule ibérique, et au-delà ? Au nord du continent, les vestiges des comptoirs commerciaux vikings permettent d’évaluer les marchandises qui pouvaient circuler sur de très longues distances. D’où provenaient ces objets luxueux que l’on retrouve par ailleurs dans les habitats et les tombes de l’élite scandinave ? Quid également de l’héritage antique dans le royaume des Francs ? C’est enfin à partir de la fin du VIIIe siècle qu’une transformation majeure s’opère dans l’artisanat verrier en Europe occidentale, jusqu’alors largement dépendant des imports de matière brute proche-orientale. L’utilisation de cendres de plantes pour la fabrication du verre a obligatoirement eu des conséquences sur l’implantation des ateliers, leur fonctionnement et la gestion des ressources de matières premières. Peut-on parler de rupture nette ou d’une lente évolution d’un procédé à l’autre ? Un seul modèle est-il en vigueur dans tout l’espace territorial considéré ou peut-on distinguer des disparités régionales ?
En entrant dans le Moyen Âge central, l’usage du verre s’est généralisé dans bien des domaines, tout aussi variés que l’art de la table, la parure, l’architecture, le luminaire, l’optique ou la médecine. Ces objets n’ont-ils en commun que les propriétés plastiques du matériau à l’origine de leur succès, à savoir sa malléabilité, sa transparence et sa colorabilité ? En dehors de ses qualités intrinsèques, le verre a-t-il été aussi privilégié dans certains cas pour
sa symbolique, en particulier dans la liturgie ou les rites funéraires ? L’usage, le sens et la valeur des produits finis mis au jour ne sont d’ailleurs pas toujours bien définis. Ils ont pu évoluer au cours des périodes ou différer d’une région à l’autre. Se pose alors la question de considérer le verre comme un marqueur social. Qu’en est-il réellement lorsque les objets sont replacés dans leur contexte, reliés à l’histoire de l’entité territoriale et de ses occupants, au statut socio-économique des sites de consommation comme de production ?
Sans prétendre à l’exhaustivité, ce colloque propose toutefois de réaliser un état de la recherche en sollicitant des travaux inédits et des synthèses thématiques, chronologiques ou géographiques sur la production, la diffusion et les usages du matériau verre au Moyen Âge. En portant un regard sur l’Europe occidentale, ces réflexions devraient pouvoir s’affranchir, dans la mesure du possible, des frontières créées par l’activité de la recherche. Cet exercice demandera certainement de raisonner non pas en termes de présence quantitative, mais plutôt qualitative, en particulier pour les périodes les plus hautes, tributaires des découvertes et de l’état de conservation du mobilier.
Le 8e colloque international de l’AFAV souhaite donc mettre en valeur les avancées de l’histoire du verre mais aussi pointer ses lacunes afin d’orienter les recherches futures sur un matériau dont l’intérêt scientifique ne devrait plus être à démontrer pour la connaissance des sociétés médiévales.
Les propositions de communication seront examinées par un comité scientifique. Les approches interdisciplinaires fondées sur l’exploitation croisée des sources archéologiques, historiques et archéométriques, ainsi que les collaborations entre chercheurs, seront privilégiées. Les langues des communications et des posters sont l’anglais et le français.
Call for papers:
Glass in Western Europe AD 700-1600?8th International Congress of the Association Française pour l’Archéologie du Verre 5-7 December 2016, Besançon (France)
The 8th International Congress of the Association Française pour l’Archéologie du Verre (AFAV) will be held on 5-7 December 2016 in Besançon (France). Archaeologists, historians, archaeometrists, restorers, glass professionals and enthusiasts will be gathering around a common topic: “Glass from the eighth to the sixteenth century in Western Europe”.
Middle Ages were highlighted since the very beginning of the association especially through the exhibition catalogue “À travers le verre, du Moyen Âge à la Renaissance” in 1989 and the conference proceedings Le verre de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge in 1995. One must recognize that since then, no significant state-of-the-art overview has been published. An issue also noticeable at European level since the last relevant document is the exhibition catalogue “Phönix aus Sand und Asche. Glas des Mittelalters” published in 1988.
One must acknowledge that the increasing number of rescue and systematic excavations on medieval sites, and the democratization of new conservation methods have allowed a considerable improvement and renewal of this thematic. However, as it was already stated above, the lack of comprehensive overviews is still greatly hindering local studies. Therefore, this congress intends to provide the opportunity to think about the significance of glass products in medieval societies. The eighth century is an especially significant period for Western Europe, where new political, economic and cultural systems are flourishing in every part of the area. In this respect, for example, we have to ask ourselves what was the influence of the Islamic world on glass consumption in the Iberian Peninsula and beyond? Furthermore, in the northern part of the continent, the remains of the Viking trade emporia allow us to consider long-distance trades of glass manufactured goods. Whence did these luxurious objects, found in settlements and tombs of the Scandinavian elite, come from? And what about the Antique legacy in the Frankish kingdom? Finally, a major transformation of glass manufacturing occurs at the end of the eighth century in Western Europe, a manufacturing process which was previously largely dependent on Near Eastern raw material imports. The use of plant ash for glass making had necessarily an impact on the location of workshops, but also on the way they were functioning and the management of raw materials resources. Should we speak of a breaking point in the glass manufacturing process, or should we consider a gradual evolution from one process to another? Is there one prominent model in the overall area, or is it possible to identify local disparities?
Beginning from the High Middle Ages, glass has become increasingly important in various fields such as tableware, jewellery, architecture, lighting, optic and medicine. Does the only common denominator for the success of these objects is their shared plastic properties: malleability, transparency and colorability? Or should we also take into consideration its symbolic value, especially in liturgical and funerary contexts? The use, meaning and value of such uncovered artefacts are not always well defined. Those social and economic markers have necessarily changed over time or can be subject to regional dissimilarities. In this regard it seems relevant to raise the possibility that glass is indeed a social marker. And, as such, glass artefacts need to be brought back in their historical context, connected back to territorial entities and populations, in order to question the socio-economic status of consumers and production sites.
If exhaustively is out of reach, this congress intends, however, to achieve an updated state of research. For this purpose, original works and thematic overviews, whether chronological or geographical, are expected on the subject of production, distribution and uses of medieval glass in Western Europe. Overcoming academic and national boundaries is also one of the primary objectives. This exercise will certainly require not to reason in quantitative terms but rather in qualitative ones, especially for the earlier periods which are more dependent on discoveries and their state of conservation.
The 8th International AFAV Congress therefore wishes to highlight the progress in glass history but also to draw attention to the shortcomings of this thematic, in order to give guidelines for researches to come on a material which has already proved its relevance for a better understanding of medieval societies. Submitted papers will be reviewed by a scientific committee. Interdisciplinary approaches based on exploitation of archaeological, historic and archaeometric sources, and collaborations between researchers, will be flavoured. Oral and poster presentations can be submitted in English or French.